Londres - Mars 2013

(Beethoven, Bartok, Debussy, Ravel)

L’interprétation de « La mer » était à l’opposé de celle qui traite l’œuvre tel un modèle. D’une manière unique, les trois mouvements semblaient exister dans un seul continuum et les incessants changements d’humeurs de l’océan expérimentés comme d’un seul point de vue. D’une fluidité aussi limpide qu’authentique, l’exécution permettait de ressentir, tout en en soulignant les nuances, la majesté brute et imprévisible des puissances de la nature. Avec un minimum d’effets et une présente toute en subtilité, Tabachnik a su susciter un engagement total des musiciens – combien de fois voit-on les violons exploiter ainsi chaque centimètre de leur archet- et cette attention portée à la qualité du son fut riche de récompenses, notamment avec Wouter van der Eynde et sa flûte aux accents très français à la fin des « Jeux de vagues » et la subtilité du quatuor de cors juste avant des violons magnifiquement soutenus dans le« Dialogue du vent et de la mer ». Et pour une fois, il avait dans le martellement de la grosse caisse quelque chose de vraiment viscéral. (Douglas Cooksey, The Classical Source, 8 mars 2013)